vendredi 10 juin 2011

"Please Kill Me": 1970-78, la longue et spectaculaire agonie du Punk

Après le Théâtre de la Bastille à Paris, un spectacle inoui et secouant au Théâtre 140 à Bruxelles du mardi 24 au vendredi 27 janvier 2012, à 20h30.

Un sale twist lourd. Le punk est arrivé sans s'annoncer. Par le Velvet, Patti Smith, MC5 ou Jim Morrison. Un hippie, Morrison? Vous avez déjà lu ses paroles? Nan nan, un Punk déjà, avec ses dépressions effrayantes étalées sur 10 minutes, où il tue le père et baise tout ce qui bouge, lézard compris. Le Punk c'est British, right? Nan nan, c'est venu des USA. Tout faux!


Bien rangés dans nos petits fauteuils doux, pouvons-nous vraiment comprendre ce qui s'est passé entre ... disons 1968 et 1978? Une bonne gerbe salutaire. Stooges, Ramones, Cramps, MC5, Dead Kennedys, New York Dolls, Richard Hell surtout. Du gros son déchiré, déchirant. Des torses maigres, pâles, luisants de rage.
D'énormes amplis. Le Punk et la transformation par quelques brillants allumés de la médiocrité en art pur. Réflexe de sauvagerie pour une expression de la survie. La seule vraie question: comment un univers aussi spontané et authentiquement furieux a pu lentement devenir une épingle à nourrice, une crête dans les cheveux, un bas résille déchiré? LET'S SEEK ANOTHER TRICK! A quelques morts et quelques overdoses près. Saloperie d'héro.
Mathieu Bauer a picoré dans le bottin mondain du vrai Punk des répliques, des morceaux de textes importants des années 1970-78. Oui "Please, Kill Me" est un slogan de Richard Hell, et aussi un livre, un gros pavé crépitant de l'histoire du Punk, mais il fallait toute la compagnie Sentimental Bourreau pour réussir ce plongeon dans l'anus doux et plissé d'une musique en révolte.

Vous n'avez rien connu du Punk? Hop au 140! Vous connaissez tout du Punk? Allez vérifier. La seule crainte à avoir c'est d'en sortir transformés. A l'heure où on nous parle d'indignation, réapprendre la rage.

site: www.theatre140.be


Nicolas Deckmyn

 

(PS: dans les années 70', les New York Dolls ont fait trembler les murs du 140, comme Johnny Rotten avec son Public Image Limited, les Talking Heads, ou la chanteuse Nico qui fut l'égérie d'un album du Velvet Underground. C'est avenue Plasky, et ça a du sens.)